L'heure des sorcières - Le Quartier - Quimper
Préparez-vous à un voyage dans le temps maudit des sorcières ; non pas celles qui concoctent de diaboliques potions ; oubliés venin de serpent et bave de crapaud, non, les sorcières auxquelles le Quartier rend hommage à Quimper dans la nouvelle exposition inaugurée le 31 janvier, sont des femmes, bien réelles, que l'on a nommées sorcières et pourchassées en tant que telles ; ici métaphores de l'altérité et symboles de la résistance à la norme, ces sorcières furent brûlées en d'autres temps.
La commissaire Anna Colin invitée par Keren Detton, directrice du centre d'art, a bâti cette exposition, rassemblant témoignages des arts visuels dans une présentation diachronique, riche en symboles et mystères.
Une dizaine d'artistes se sont prêtés à cette mise en scène pour la plupart anglo-saxons.
Des oeuvres de Kiki Smith, de Louise Bourgeois (prise de vue du mémorial conçue avec l'architecte Peter Zumthor, édifié en Norvège en hommage au 91 femmes accusées de sorcellerie au siècle et brûlées), une oeuvre conçue par l'artiste Mary Preston pour cette occasion interroge la sorcière en Bretagne - ramasseuses de goémon, lavandières de nuit, ces femmes luttant contre la mer ennemie, dont le panier se mue en barque au crépuscule avant de chevaucher cette grande pourvoyeuse de désastres. Mary Beth Edelsonn avait quant à elle conçue en mémoire des 9 000 000 des femmes brûlées au cours du Moyen-Age l'oeuvre centrale de l'exposition qui a été pour l'occasion reconstruite : un banc circulaire en bois avec en son centre dressée une échelle de cuivre embrasée de quatre flammes à chaque degré. Ce dispositif en impose par la fascination qu'il exerce sur les visiteurs.
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