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trafikandar

Chiharu Shiota - Labyrinth of Memory - La Sucrière - Lyon

13 Octobre 2012 , Rédigé par Nitischer Zamre Publié dans #Arts PlastiK

Pour mon exposition à La Sucrière à Lyon, j’ai imaginé un projet spécifique à l’architecture et l’identité même du bâtiment en utilisant le plafond et les piliers comme structures d’environnement immersif. Seize robes blanches seront suspendues au plafond, entre les piliers dans tout l'espace. Les robes semblent accrochées individuellement, mais sont toutes reliées par un seul tissu blanc. Le fil noir entoure les robes, dans un tissage autour des piliers créant une atmosphère dense. Les visiteurs peuvent marcher autour de l'installation et à l'intérieur de celle-ci, naviguer dans l'espace créé par les tissages."
Chiharu Shiota Oct 2011

Chiharu Shiota - Labyrinth of Memory - La Sucrière - Lyon

La Sucrière est un ancien entrepôt des années 30 sur les docks de Lyon - Confluence - laissée dans son jus, débarrassée de ses attributs et dont seule la coque subsiste, ce bâtiment captive notre imagination à travers les maigres indices de son passé industriel!

Chiharu Shiota, jeune artiste japonaise a gravi l'escalier de fer menant à l'étage, est entrée dans cet espace de plus de 1000 m² et a laissé son esprit sentir le lieu. Construire quelque chose de spécifiquement dédié à cet espace. Patiemment elle a conçu et tissé un projet baptisé "labyrinth of memory".

D'aucuns y verront une toile d'araignée géante installée à notre insu dans le grenier de grand-maman. Ce grenier de mémoire, gardien de nos robes d'antan ; celles solennelles qui ont jalonné chaque étape de notre vie ; robe de baptême, robe de première communion, robe de mariée et enfin notre dernière parure, le linceul, robe d'éternité.

Dans ce lieu clôt et immense, Chiharu Shiota nous rétrécissons peu à peu, cheminant lentement au-travers de ces toiles noires et distinguant ces robes sans jamais pouvoir les atteindre. Alors la mémoire nous revient, les souvenirs affluent, les images défilent. Notre vie, brusquement convoquée à ce jeu de mémoire, évolue au coeur de son propre labyrinthe.

D'un art qui se voit on passe à un art qui se vit. On n'est plus devant l'oeuvre, on est dedans. C'est grisant et parfois effrayant. Cette oeuvre demande du courage car elle parle à notre intimité, à notre passé par l'entremise d'une expérience physique vécue dans le présent. La mémoire du corps est sollicitée autant que celle de l'âme. On ne peut s'y dérober. Seule nous reste la maîtrise de notre déplacement autour de la pièce, la liberté d'y cheminer librement sans urgence, d'en déguster les sensations agréables provoquées par les bons souvenirs et aborder sereinement celles plus douloureuses.

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