La démocratie est illusion - Goldschmied & Chiari

12 Avril 2014 , Rédigé par Nitischer Zamre Publié dans #Arts PlastiK

Comme un incipit, "la démocratie est illusion" pourrait constituer les premiers mots d'un discours sur le peu de vérité, l'art de la dissimulation et de la soustraction habile au champ du visible à des fins de tromperie!

Le duo d'artistes italiennes Goldschmied et Chiari met en scène avec subtilité les relations secrètes ayant existé entre certains maîtres de l'illusion et les services secrets dans l'histoire récente. Leur démonstration convoque le mystère, la poésie et même un certain humour. Attirant notre attention sur la fascination qu'exerce le jeu du voilé/dévoilé, du faux-semblant, le doute s'installe.

"La démocratie est illusion" accueille le visiteur comme l'enseigne d'une attraction foraine à la Georges Méliès. Lettres-miroirs, caractères ondulants nous avertissent que le mensonge ici est de rigueur.

Dans la salle suivante une armée des ombres suspendue au dessus de nos têtes, images doubles, témoins oscillants, hante le plafond et sème le trouble. Il s'agit des photographies de personnages célèbres mystérieusement disparus.

L'exposition se poursuit dans la pénombre et le brouillard artificiel, les coffrets précieux - boîtes à illusions créées pour de grands magiciens tels que Houdini - forment un ensemble envoûtant.

Suscitant une réflexion sur l'art du double-fond, de la disparition réelle ou supposée, orchestrée pour régler certaines situations lors des conflits militaires, le doute s'immisce et l'antiquité du sujet nous fait brusquement face. Les ruses d'Ulysse, les boucliers-Méduse et autres chevaux de Troie nous reviennent et remémorent que l'art de l'illusion fait partie de l'arsenal défensif des hommes, que la guerre ne saurait faire l'économie du leurre quand il s'agit de vaincre.